Amendement à la délibération DU 5 Réaménagement de la Place de la Porte Maillot, relatif à la nécessité de classer la zone devant le Palais des Congrès en zone urbaine verte
Mme Danielle SIMONNET.- Mes chers collègues, c’est un dossier extrêmement important, mais je trouve qu’il est mal présenté et qu’il peut semer le doute.
Evidemment, tout qui a pu être dit précédemment sur la réhabilitation de l’axe majeur, dont il s’agit dans cette délibération, le fait de permettre de retrouver toute la cohérence depuis le Louvre jusqu’à La Défense, finalement, et de permettre une continuité verte, une continuité verte entre plein d’espaces verts qui étaient jusqu’ici morcelés, tout cela est extrêmement important et va dans le bon sens.
Mais si vous regardez bien la délibération, si tout cela justifie l’intérêt général qui fait qu’on va totalement repenser la porte Maillot et prendre en compte aussi le fait que c’est un endroit central en termes d’intermodalité de transports, de transports en commun, tout d’un coup se cache dans cette délibération le fait que l’objectif est aussi de classer en zone U.G., donc en terrain constructible une grande parcelle créée sur le parvis du Palais des Congrès, pour un projet immobilier ultérieur à 2024. Voilà le problème. Est-ce que ce projet constructible pour permettre, finalement, une extension du Palais des Congrès relève de l’intérêt général ? Que ceux qui pensent que cela relève de l’intérêt général le mettent clairement dans la délibération et qu’on puisse avoir un temps de débats dissociés entre la réhabilitation de l’axe majeur du Louvre à La Défense avec les questions de végétalisation et la question de l’extension du Palais des Congrès. Non, là, on a vraiment l’impression, excusez-moi, qu’on nous enfume dans cette délibération.
On nous raconte des choses avec lesquelles on est en accord sur la question de l’axe majeur, pour, tout d’un coup, glisser subrepticement vers un projet de terrain à bâtir. Moi, j’estime qu’il ne relève pas de l’intérêt général.
En plus, il y a quand même des éléments de calendrier qu’il faut rétablir. Pour l’instant, ce terrain va être une esplanade végétalisée jusqu’en 2024, ce qui, pour le coup, est totalement cohérent avec le reste de la délibération. Eh bien, je propose qu’on en reste là. Mes amendements sont donc des amendements de suppression de toutes les références sur la zone à bâtir, sur ce terrain qui deviendrait constructible et sur ce changement du P.L.U. là, immédiatement, pour cette parcelle.
Le projet immobilier, de toute façon, vous dites dans la délibération qu’il n’aura lieu qu’après 2024 et qu’entre-temps nous avons une révision générale du P.L.U. Dans le cadre de la révision générale du P.L.U., nous pourrons débattre sérieusement de cette parcelle, nous pourrons donc vérifier les positions des uns et des autres et voir si on arrive à se convaincre qu’il faut soit maintenir cette esplanade en végétalisé, soit permettre à Unibail, ou plutôt à Xavier NIEL qui a repris le pouvoir à Unibail, de s’offrir une extension du Palais des Congrès. Mais pour l’instant, non !
Je vais vous dire, la Commission du débat public par voie électronique a été très claire là-dessus. Que disent les habitants qui ont été consultés ? Autant ils sont favorables à l’axe du Louvre-La Défense, à la végétalisation, autant ils ne sont pas d’accord avec ce terrain à bâtir et cette extension du Palais des Congrès.
Voilà le sens de mon premier amendement, qui permet de sortir le terrain à bâtir, puisque ce n’est pas d’actualité, et on aura une clause de revoyure dans la révision du P.L.U. Pour l’instant, on le met, au contraire, en zone urbaine verte, car à partir du moment où il est en zone urbaine verte, on sait qu’on respecte ce qui est écrit dans la délibération, à savoir esplanade végétalisée. Comme cela, c’est clair, on n’enfume personne et on n’entache pas cette délibération, ce projet, qui, en partie, est magnifique, d’une « entourloupe », comme on peut légitimement le croire.
J’en profite aussi pour dire qu’il serait bien qu’on prenne des engagements dans le respect de la condition animale dans le travail sur ce projet. Puisque la Ville a montré un attachement à travers la mission « Animaux en ville », à travers aussi la nouvelle délégation aux animaux rattachée à la délégation sur la question des espaces verts, qu’on puisse, dans ce projet, bien prendre en considération les animaux liminaires présents afin de ne pas les blesser ou les tuer pendant les travaux, et choisir des végétaux adaptés aux besoins des animaux liminaires, qu’il s’agisse de leur habitat ou de leur nourriture, pour que toutes les strates végétales soient présentes.
Voilà les deux amendements que je propose et, vraiment, cette délibération, je ne la voterai pas s’il n’y a pas cet amendement de précision qui dit bien que non, ce terrain ne deviendra pas un terrain à bâtir. On ne va pas…
Mme Danielle SIMONNET.- …privatiser l’espace public.
Je vous remercie.