Voeux et interventions

Amendement à la délibération SG 5 relative à la convention d’occupation du pavillon “Maison de l’air” du Parc de Belleville 20e

Mon amendement a été adopté !

Mme Danielle SIMONNET.- Oui, mes chers collègues, la Maison de l’air : hier, aujourd’hui et demain. Il est important de revenir sur ces trois étapes.

Hier, le passé. Ce n’est pas simplement celui de Frédérique CALANDRA, l’ancienne maire du 20e. Je voudrais quand même revenir un peu sur les propos de Raphaëlle PRIMET parce que, lorsque la Maison de l’air… Si on en a beaucoup parlé il y a quelques années, c’est parce que la Mairie centrale avait décidé que le statut de cet équipement, statut de pavillon, devait absolument ramener des recettes à la Ville, des redevances, et qu’il y avait un premier projet qui était d’y implanter un restaurant ou un café, qui permettait de ramener de l’argent à la Ville. C’était donc bien un problème, d’abord, lié à un choix de la Mairie centrale. Et puis, il y a eu une bronca des habitants, fort heureusement, qui ont dit : « Dans notre quartier populaire, au milieu de ce jardin magnifique, on ne veut pas d’un lieu lucratif et l’objectif de l’équipement… Tout équipement public qui se respecte est la propriété de celles et ceux qui n’en ont pas. On doit définir ces usages ».

Ensuite, deuxième étape du passé : la Mairie centrale avec la mairie du 20e – et pas la mairie du 20e toute seule ! – ont plaqué les « Halles Civiques ». Or, les « Halles civiques », dans leur identité même, ce n’est pas une structure d’éducation populaire. Les « Halles civiques », ce n’est pas une structure qui cherche à s’impliquer localement. Les « Halles Civiques », c’est une association qui pense la question de l’implication par le biais du numérique. C’est une autre approche. Et, d’ailleurs, il n’était en rien dans les projets des « Halles Civiques » de faire des choses engagées dans le quartier, et donc c’était bien cela, le désaccord avec les habitants du quartier : on leur plaquait une structure, là où eux voulaient collaborer à l’usage et la vie d’un équipement avec et pour les habitants du quartier. Forcément, cela a été un échec total !

Alors, je rappelle que, sur cet échec total, nous avons quand même été amenés au mois de juin – non pas de l’année dernière, mais de l’année d’avant -, ici en séance, à revoter une augmentation de subventions pour permettre aux « Halles Civiques » de renforcer leur ancrage local, et notamment d’embaucher… A ce moment-là, c’était : « Ils vont embaucher quelqu’un et vous allez voir : ils vont vachement s’ancrer localement ! » Alors, quand même, regardons la situation : c’est un échec total. C’est pour cela que je voterai l’amendement du groupe GEP qui demande une évaluation parce que, quand même… On a là laissé un lieu – sans loyer, je rappelle ! – avec des subventions. C’est un échec total et on ne fait pas d’évaluation.

Maintenant, aujourd’hui, qu’est-ce que qui se passe ? On maintient quand même « Démocratie ouverte », une des 17 structures à l’origine des « Halles civiques ». On la maintient six mois de plus dans les lieux, sans aucun appel à projets, alors que l’on sait pertinemment que c’est simplement pour que le lieu ne soit pas occupé, en fait. On ne va pas se raconter d’histoire ! C’est pour cela que vous les maintenez là pendant six mois, et c’est dommage, parce que c’est une occasion ratée.

Je suis persuadée qu’il y avait d’autres structures que vous pouviez mettre dans le lieu avec comme mission d’approfondir le débat et l’échange entre toutes les structures associatives du quartier et citoyennes pour justement contribuer à la co-élaboration du futur projet.

Alors, maintenant, le futur. Moi, je voudrais saluer les propos qu’a pu avoir le maire du 20e qui, oui, dès son arrivée dans la mairie du 20e, a décidé de permettre qu’il y ait débat là‑dessus. Je sais, Monsieur le Maire du 20e, que vous avez eu des mots forts pour que ce lieu ne soit pas un lieu gentrifié, pour que rien ne se fasse sans les habitants. Cela tombe bien parce que je pense que c’est vraiment la demande, donc c’est une très bonne chose.

Maintenant, il faut que l’on précise entre nous : est-ce qu’on veut co-élaborer le projet de devenir de la Maison de l’air avec tous les acteurs du quartier ? Est-ce qu’on peut simplement concerter et décider in fine sans forcément tenir compte ? Ou est-ce qu’on veut simplement intégrer un lien fort avec le quartier ? C’est pour cela que, le vœu du groupe GEP, je pourrais le voter mais il ne va pas assez loin. On ne veut pas simplement un lien fort avec le quartier. On voudrait que cela puisse être une co-élaboration.

Cette co-élaboration et ce projet, à quels impératifs doivent-ils répondre ? On sait que des travaux importants doivent être faits. Qui doit payer ces travaux ? Est-ce que ce sont les porteurs du projet qui vont faire vivre le lieu qui doivent payer les travaux ? Eh bien, moi, je ne pense pas. Je pense que la Ville doit assumer de faire les travaux, de financer les travaux, d’investir dans cet équipement public et que le coût de cet investissement public ne doit pas être porté par une « rentabilité économique » des porteurs du projet. Sinon, vous verrez que… Quand vous dites : « Il faut que ce soit une structure qui relève de l’économie sociale et solidaire »…

Je voudrais revenir sur les propos d’Antoinette GUHL qui dit qu’il faut que ce soit non marchand. Je dirais plutôt qu’il faut que ce soit « absolument pas lucratif » parce que, sinon, je ne vois pas comment on va avoir des recettes possibles pour financer un loyer s’il n’y a absolument pas… Enfin, voilà, donc je ne comprends pas !

Je pense que c’est à la Mairie centrale de payer et non pas à la future structure. Puisque, auparavant, les « Halles civiques » ne payaient pas de loyer, je ne vois pas pourquoi la future structure paierait un loyer. Qu’allons-nous…

Je terminerai sur cette question du fonctionnement des centres sociaux pour lesquels on estime qu’il n’y a pas de loyer à payer. Gardons cet esprit de co-élaboration véritable et pas simplement de concertation avec les acteurs du quartier.

Je vous remercie.

Une réflexion sur “Amendement à la délibération SG 5 relative à la convention d’occupation du pavillon “Maison de l’air” du Parc de Belleville 20e

  • André Olko

    Si chaque Mairie d’arrondissement se positionne sur l’attribution de locaux publics à des associations locales où vont se situer les projets à l’échelle de la Ville ? C’est une version curieuse du « Pas dans mon jardin ! » Les Halles Civiques furent le lieu de réunion des Gilets Citoyens dont les activités aboutirent à la création de la Convention Citoyenne pour le Climat.

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