Ecole : celles et ceux qui y travaillent doivent pouvoir vivre à Paris
Voici mon intervention sur la délibération sur l’ouverture des cours d’école et la « ville du quart d’heure » :
Mme Danielle SIMONNET.- Je serai très rapide, je voterai cette délibération. Je pense qu’il est important à la fois de poursuivre la végétalisation à l’intérieur des cours d’école, de poursuivre l’ouverture des écoles sur leur quartier et de permettre la multiplication d’activités dans l’enceinte des écoles.
Mais je le redis, par rapport aux interventions précédentes qui vantent la ville du quart d’heure, le point de départ serait par exemple de regarder toutes celles et ceux qui travaillent dans l’école et voir quelle est leur distance justement de leur lieu de travail, et d’avoir une politique volontariste dans l’accès au logement social pour que vraiment cette ville du quart d’heure soit pour toutes et tous, et pas simplement pour une certaine catégorie de Parisiens.
Je le redis, que ce soit les A.T.S.E.M., les A.T.E., les cantinières, les agents techniques, que ce soit également les enseignants, quelle est leur distance de l’école ? Je veux qu’un travail puisse se faire sérieusement à ce niveau-là parce qu’on a pris énormément de retard.
Je redis ce que je disais hier dans le débat sur le P.L.U. : si nous étions à 36 % d’ouvriers et employés à Paris en 2001, en 2017 nous étions à 23 % environ alors qu’il y a toujours 50 % d’ouvriers et employés parmi la population active totale en France. Donc on voit bien que Paris, malgré sa politique en faveur du logement social, n’a pas enrayé l’explosion du parc du logement privé spéculatif, dans lequel tous les logements sociaux de fait ont disparu. Et dans la politique en faveur du logement social, le fait à chaque fois de préserver 30 % pour les P.LS. fait que l’on a une politique discriminante à l’encontre des classes populaires.
Maintenant, sur la question de l’ouverture des écoles, j’aimerais aussi que vous ayez l’honnêteté de dire que l’aménagement des rythmes éducatifs, les ateliers n’ont pas forcément eu un impact dans le renforcement du tissu associatif de quartier. Vous le savez comme moi, ce n’est pas toujours les associations de quartier qui ont pu intervenir dans les écoles, et par ailleurs l’inscription dans les activités A.R.E. a pu avoir des répercussions pas toujours favorables aux structures de quartiers – ce sont les structures qui le disent – qui ont vu pour certaines activités des baisses.
Il y a donc aussi une réflexion à avoir et je pense que votre délibération peut le permettre. L’ouverture des écoles, faire en sorte que les associations de quartier puissent mieux profiter des disponibilités des établissements scolaires pour pouvoir développer leur travail associatif de quartier et d’activité en direction de tous les publics est une bonne chose. Ce sera aussi un levier pour travailler sur l’intergénérationnel qui est extrêmement important, sur l’ensemble des solidarités. La socialisation et le fait de se sentir dans une vie de quartier se font bien souvent autour de l’école et c’est extrêmement important de pouvoir construire cela.
Je vous remercie.