Cantines du 18e : il est urgent de remunicipaliser leur gestion
Mme Danielle SIMONNET.- Eh bien, combien de temps va durer ce débat sur la cantine du 18e ? Mais combien de temps ? Franchement, cela fait des années, des années que des élus interviennent pour dire : ça suffit ! On ne veut pas que nos enfants mangent n’importe quoi à la cantine. Je vous invite d’ailleurs à revoir le replay « Y’avait quoi à la cantine ? » paru sur Public Sénat – je tiens à le dire, le fait que la réalisatrice s’appelle Valérie SIMONET n’a strictement rien à voir avec moi. Nous n’avons pas, à ma connaissance, de lien de parenté ; le nom d’ailleurs ne s’écrit pas tout à fait de la même manière.
Je ne suis pas du 18e, mais cela fait quand même des années que j’entends parler les parents d’élèves qui se plaignent d’une qualité déplorable de nourriture à la cantine, qu’ils ont travaillé le sujet, qu’il y a pour eux un lien étroit avec le choix du recours à la SOGERES, c’est-à-dire une entreprise privée qui est sur des modes de production industrielle, avec en plus le recours aux barquettes en plastique et en cellulose, avec des repas qui ressemblent plus à des pique-niques qu’autre chose.
Ce que je ne comprends pas, c’est que l’on a quand même eu une campagne municipale où là, par contre, j’ai vu des engagements clairs. J’ai vu que la majorité municipale parisienne s’engageait clairement à remunicipaliser la cantine du 18e, qui est quand même le seul endroit qui a recours à une délégation de service public et donc un recours au privé. Il me semble que vos engagements étaient en plus pour le début de la mandature.
Vous êtes dans une situation où c’est le groupe LR qui revendique la remunicipalisation. Vous vous rendez compte ? Il serait peut-être temps de le faire. Je ne pense pas, sans manquer de respect au groupe LR, que la question de la remunicipalisation de l’ensemble des services publics soit votre marque d’identité politique. Sauf que si vous êtes là pour la municipalisation, c’est bien parce que vous considérez, en matière de cantine scolaire, que la capacité pour les élus, en impliquant dans la caisse des écoles les représentants de parents et les agents des caisses des écoles, est plus par un recours en régie directe qui est plus efficace. D’ailleurs, dans le 5e arrondissement, dans le 17e et dans d’autres arrondissements que vous dirigez, vous avez fait le choix de la régie directe. Cela vous donne aussi des possibilités d’avoir recours à des producteurs locaux.
Premièrement, je pense qu’il est urgent de remunicipaliser. Sachez que le privé coûte toujours plus cher parce qu’ils ont besoin de faire des bénéfices.
Deuxièmement, je suis assez surprise par ce que vient de nous annoncer Douchka MARKOVIC. Vous venez de dire qu’il y avait encore des barquettes en plastique et en cellulose dans le 18e. J’avoue que je suis assez estomaquée parce que nous avons voté ici des vœux pour faire en sorte qu’il n’y ait plus du tout d’usage de plastique et de cellulose dans les cantines. J’avoue que je suis assez scotchée qu’il y en ait encore.
Évidemment, dans le travail sur les menus, il faut absolument encourager l’alternative végétarienne et je dirais même l’alternative végétalienne ; un plat alternatif possible quotidien, je pense que c’est un bon objectif.
Il faut aussi penser par la suite à comment faire à manger sur place. Si je vous entends sur le raisonnement concernant la liaison chaude par rapport à la liaison froide, quand vous dites que c’est pour arranger les personnes qui cuisinent que cela se faisait jusqu’à présent en liaison froide, je dis non : les cantinières n’ont jamais demandé la liaison froide et elles aimeraient bien retrouver la fierté de leur métier et pouvoir faire la cuisine dans leur cantine.
Sur la délibération du 20e, je reviendrai sur le sujet des cantinières, qui ne concerne pas que le 20e arrondissement mais je donnerai mon analyse sur pourquoi c’est dans le 20e, en lien avec la mandature précédente, que la situation s’est traduite en grève. Pour terminer, je pense qu’il est urgent dans le 18e – je salue le collectif des parents « Les enfants du 18e mangent ça » – de remunicipaliser et qu’un calendrier précis soit donné aux parents, que l’on puisse enfin avec les parents, la caisse des écoles et les agents totalement repenser la cantine dans le respect d’une alimentation saine et bio pour les enfants dans l’assiette et pour ceux qui la produisent