Uber et nombre de décideurs publics vont devoir rendre des comptes devant l’Assemblée nationale !
La commission des lois vient de voter la recevabilité de notre proposition de résolution, portée par Danielle Simonnet, Sebastien Delogu et Andy Kerbrat, pour la création d’une commission d’enquête relative aux révélations des Uber Files, initiative du groupe LFI-NUPES dans le cadre de son droit de tirage.
S’appuyant sur 124 000 documents internes à l’entreprise américaine Uber datés de 2013 à 2017, plusieurs médias membres du Consortium international des journalistes ont révélé le lobbying agressif et le mépris des lois du géant américain Uber pour investir le secteur français du transport particulier de personnes. Il est ici question d’une entreprise dont l’activité entraîne des conséquences sociales dramatiques, non seulement au sein de la profession des taxis, mais également pour les chauffeurs qui travaillent pour elle dans des conditions de précarité défiant toutes réglementations du droit du travail.
Selon l’enquête journalistique, l’implantation de la multinationale américaine en France entre 2014 et 2016 n’est pas due à la main invisible du marché, mais bel et bien à la main ferme et résolue de décideurs publics, dont le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique de l’époque Emmanuel Macron, et ce, contre les orientations privilégiées par le gouvernement d’alors.
La commission d’enquête aura pour objectif de faire toute la lumière, entre autres, sur les nombreux échanges qui ont eu lieu avec Uber dans les mois suivant son arrivée au ministère, sans faire l’objet d’aucune publicité. Le groupe La France Insoumise – NUPES se félicite de permettre à l’Assemblée nationale de pouvoir jouer pleinement son rôle de contrôle de l’action du gouvernement en enquêtant sur les stratégies employées par Uber et nombre de plateformes de l’ubérisation pour plier le droit français à son modèle économique, substituant ainsi l’État de droit à un état de fait.
La commission travaillera aux recommandations nécessaires pour mieux faire respecter la séparation des lobbys et de l’Etat. Elle se fixe également l’objectif d’étudier les conséquences économiques, sociales et environnementales du développement du modèle de l’uberisation. Cette commission d’enquête va donc pouvoir être lancée dans les prochains jours. Alors que le Parlement européen s’apprête jeudi à voter une directive, à l’initiative notamment de la députée Leïla Chaibi, présidente de la délégation France insoumise au Parlement européen, permettant de faire avancer les droits des travailleurs des plateformes, cette semaine voit s’enchaîner les victoires contre l’ubérisation et son monde !
Au moment où commence la bataille fondamentale sur la contre-réforme des retraites, notre commission d’enquête permettra aussi de révéler l’hypocrisie de ce gouvernement qui, tout en prétextant vouloir protéger l’équilibre budgétaire de notre système par répartition, organise le pillage des caisses de solidarité et de l’État en encourageant l’ubérisation de notre économie.