Protection de l’enfance : quel devenir pour l’école d’Alembert ?
Mes chers collègues, comme vous le savez, quatre millions de Français ont basculé dans la pauvreté du fait de la crise sanitaire, en à peine deux ans. Dans la même période, la part de la population la plus riche a, au contraire, vu ses propres richesses exploser. C’est dire si la bataille et la lutte contre la pauvreté sont un enjeu essentiel pour lequel il faut non seulement mettre des moyens, mais aussi arrêter les discours propagandistes gouvernementaux, qui, au contraire, la provoquent.
Pour revenir à cette délibération, j’aurai des questions précises à poser à l’Exécutif, notamment vis-à-vis du centre éducatif et de formation professionnelle, l’école d’Alembert. Pour ceux qui étaient là dans l’ancienne mandature, peut-être s’en souviennent-ils. En 2019, il y avait un projet de fermer l’internat de ce centre de formation professionnelle d’Alembert. Il y avait une menace de fermeture qui pesait sur cette école. Là, on voit bien, et cela semble être réaffirmé dans les documents joints à la délibération, le rôle central de ce centre éducatif et de formation, notamment en termes de prévention des sorties sèches des jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance, puisqu’on leur permet de suivre une formation, y compris une formation professionnelle qualifiante, et c’est essentiel.
Il y avait donc un internat à Montévrain. A-t-il été fermé ou, au contraire, permet-il toujours d’accueillir ? Je me souviens avoir visité les locaux. Dans ces locaux, des bâtiments étaient désaffectés – concernant, par exemple, un ancien atelier d’imprimerie, un grand gymnase – alors qu’il y avait manifestement un potentiel si l’on mettait les moyens en termes d’investissements dans les travaux pour, au contraire, renforcer les capacités d’accueil de ce centre de formation. Je voudrais savoir ce qu’il en est aujourd’hui. Combien d’éducateurs y exercent ? Il y en avait 67 en 2018. Il n’y en avait plus que 51 en 2019. A combien en est-on aujourd’hui ? Je n’ai pas réussi à récupérer tous les éléments dans le temps imparti.
Aussi, je souhaiterais, sur ces jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance, qui me préoccupent beaucoup, savoir où l’on en est de la lutte contre les sorties sèches en termes de contrats jeunes majeurs, pour quelle durée et pour quel suivi. Il me semble important, dans la lutte contre la pauvreté, d’avoir une attention toute particulière vis-à-vis des jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance. C’est notre département qui porte directement la responsabilité de leur permettre d’avoir la meilleure entrée possible dans la vie active. On sait, hélas, que parmi les personnes sans domicile fixe, beaucoup sont issues de l’Aide Sociale à l’Enfance dans la France entière. Cela révèle les échecs de nos politiques départementales dans le cadre de la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Voilà les questions que je souhaitais vous poser en profitant de cette délibération, que je soutiendrai. Bien sûr, comme les collègues précédents, je tiens à saluer tout le travail des maraudes professionnelles comme des maraudes associatives, où interviennent non seulement des professionnels mais aussi des bénévoles. Tout ce travail de solidarité, dans lequel sont impliqués beaucoup de Parisiennes et de Parisiens, est essentiel. On a vu, pendant la crise sanitaire, à quel point la solidarité des habitants et des associations avait joué un rôle déterminant face à l’impact social extrêmement violent de cette crise sanitaire.
Je vous remercie.