Orientations budgétaires : Hidalgo ne défend pas les communes !
Madame la Maire, mes chers collègues.
Madame la Maire, en tant que candidate comme en tant que maire, vous ne cessez de vanter l’échelon des territoires, mais qu’est-ce qu’un territoire sans l’exercice plein et entier de sa souveraineté au travers de la libre administration des communes ? Or, nous assistons à la mort des communes, c’est un processus déconstituant qui se poursuit. L’échelon de la commune est l’échelon de base de la République.
Certes, la crise Covid a coûté cher aux communes, et comme vous le rappelez dans votre communication sur les orientations budgétaires, l’Etat n’a pris en charge que 2 % des dépenses d’investissement de la Ville. Il y a la crise sanitaire et zéro sur le fonctionnement.
Mais le problème des finances de la Ville vient de bien plus loin. La baisse des dotations de l’Etat aux collectivités engagée sous SARKOZY s’est poursuivie, ne l’oubliez pas, sous François HOLLANDE. Vous y êtes-vous alors opposés ? Non. Vous avez préféré négocier la « manip » des loyers capitalisés et vous avez cessé d’exiger le remboursement de la dette de l’Etat, due au transfert de charges non compensé de moyens, que vous revendiquiez sous Nicolas SARKOZY.
Emmanuel MACRON avait promis de stabiliser les dotations globales de fonctionnement et vous l’avez cru. Il n’a fait que mentir une fois de plus. Et nous voilà dans la situation actuelle, où dorénavant la Ville contribue aux finances de l’Etat plus qu’elle n’en perçoit. Et les autres communes de France sont dans des situations pires encore.
La Ville n’a la maîtrise des taux que sur un quart de ses recettes fiscales. Il n’y a plus d’autonomie fiscale des communes et vous ne proposez rien pour l’instant. En même temps, même sur la restauration de l’impôt sur la fortune, en tant que candidate, vous n’avez pas été capable de dire clairement ce que vous en pensiez.
Pire, les finances de la Ville dépendent de l’espérance de la reprise du tourisme de masse, de la spéculation immobilière, de la poursuite du bidouillage des loyers capitalisés et de la hausse des recettes sur le stationnement.
Vous n’avez aucune stratégie de bataille face à la politique de MACRON, aucune opposition réelle aux logiques libérales à l’œuvre. Pire, vous vous vantez d’être bien notés par les agences de notation.
On s’attend donc à un débat budgétaire où le rôle des élus sera de décider dans quels directions et services publics ils vont opérer les prochaines coupes budgétaires. Tout comme votre République des territoires ne semble se penser que comme le réseau des bons petits gestionnaires de l’austérité locale.
Et pour achever cette acceptation de toute cette logique libérale, vous renoncez à élaborer un programme d’investissement de la mandature. Vous méprisez ainsi vos engagements à la fois devant les composantes de votre majorité et devant les Parisiennes et les Parisiens. Et cela est bien plus grave.
Paris sera donc une de ces rares grandes villes à être incapable de se projeter sur le temps long. Alors que précisément le temps long, c’est celui de la planification écologique. Mais vous lui préférez le temps court sans issue des coupes et des effets de communication pour les manquer.
Oui, vous avez parlé de la dette écologique. Cela doit être notre priorité absolue, c’est bien prendre en compte que la question écologique et la question sociale sont les deux faces d’une même pièce.
Alors exigez, et nous exigeons, d’avoir enfin un programme d’investissement de mandature ambitieux pour y répondre.