Les locataires insoumis s’organisent !
Magnifique réunion ce mardi ! 150 personnes ont participé à la réunion de bilan de mandat de Danielle Simonnet, conseillère de Paris FI, centrée sur les thématiques des droits des locataires et du droit au logement, en présence de Mathilde Panot, Députée et Présidente du groupe France Insoumise à l’Assemblée Nationale.
Cette réunion a permis aux habitants venus de tous les quartiers du 20e d’échanger sur toutes les problématiques logement auxquelles ils et elles sont confronté.es et de décider d’actions pour que cela change enfin :
- Appel des locataires insoumis à participer à la manifestation initiée par le DAL (Droit au Logement), ce samedi 27 novembre. Rdv à 14h Saint Blaise place Bilal Berreni et à 15h devant la mairie du 20e Gambetta
- Appel à rassemblement à l’occasion du prochain Conseil de Paris, le mercredi 15 décembre de 12h à 14h, place Saint Gervais (derrière l’Hôtel de Ville, rue Lobau, M° Hôtel de Ville) de tous les locataires en colère vis à vis des bailleurs !
- Recenser les logements vides avec portes antisquatt dans les logements sociaux
Danielle Simonnet s’est engagée à présenter un vœu aux prochains conseil d’arrondissement et conseil de Paris pour relayer les revendications des locataires. Mathilde Panot, après avoir dénoncé les attaques du gouvernement contre le droit au logement (sur les APL, les baisses des aides à la pierre etc.) et exposé les enjeux de la lutte des locataires et de politiques alternatives, a proposé que dans les prochains mois soit organisé un atelier des lois pour renforcer les droits des locataires et le droit au logement.
C’est aux bailleurs publics comme privés d’avoir honte d’imposer des conditions indignes de logement, pas aux locataires !
Cette réunion est un magnifique point de départ de la mobilisation citoyenne dans le 20e qui se fédère pour la défense des droits des locataires et du droit au logement !
La journée avait commencé par un coup de fil du directeur du cabinet du maire me demandant si je ne franchissais pas les lignes rouges, trouvant le tract d’appel à cette réunion très politique. Quoi de plus normal qu’une élue fasse une réunion de bilan de mandat politique ?
Oui, je l’assume et le revendique, j’entends mettre mon mandat au service de l’auto-organisation citoyenne. Depuis un an, nombre de locataires me contactent pour que je soutienne leurs revendications vis à vis de bailleurs qui ne respectent pas leurs droits ou que je relaie et soutienne leur problème de logement.
Pour rappel, les trois principaux bailleurs parisiens sont présidés et pilotés par les élu.es de la majorité municipale parisienne. La ville et son exécutif sont donc directement en responsabilité. Le PS dirige de fait depuis 20 ans la municipalité et porte donc une lourde responsabilité sur la dégradation des conditions de vie dans le logement social si mal entretenu. Alors que les logements ont été remboursés depuis longtemps grâce aux loyers des locataires encaissés par les bailleurs, on ne peut que constater que les bailleurs n’assument pas leur obligation d’entretien. Pire, on a le sentiment qu’ils attendent les financements d’opération de réhabilitation dans le cadre du plan climat pour enfin faire certains travaux, et encore pas tous ! Les concertations semblent totalement biaisées, les décisions de travaux bien souvent d’ores et déjà actées. Nombre de démarches, de courriers restent sans réponse, sauf quand les vidéos et témoignages sur les réseaux sociaux abîment l’image des bailleurs et des élu.es qui daignent alors se déplacer de peur des reprises médiatiques !
J’ai donc choisi de prendre le temps qu’il faut, hélas jamais suffisant, pour que les habitant.es puissent s’exprimer sur toutes les situations qu’ils et elles subissent mais aussi, les luttes et actions engagées. Nous avons je crois toutes et tous beaucoup appris des uns des autres. L’écoute était aussi forte que la force des témoignages, alimentant une belle solidarité et détermination à s’organiser pour mener le rapport de force pour que les politiques changent !
Les participants à la réunion, issus de tous les quartiers du 20e, ont présenté les problèmes suivant :
Troubles de jouissance subis par les locataires
- humidité, moisissure, du fait d’infiltration d’eau, de ventilation défaillante
- remontées d’eaux usées du fait de canalisation pas entretenues
- chauffage défaillant par manque d’entretien, (7° dans certains appartements !), locataires contraints à installer des radiateurs électriques en plus et subissant des factures explosives
- fenêtres non changées ou mal changées, laissant l’air froid passer
- Pannes d’ascenseur récurrentes, sans forcément bénéficier ni des portages de courses promis ni des remboursements de charges
- Infestation de rats, de souris, de cafards et de punaises de lit
Désaccords des locataires avec les bailleurs et la ville et exaspération de ne pas être entendus :
- travaux imposés sous couvert de “plan climat” qui ne correspondent pas aux exigences des locataires et inadapté au bâti, comme la VMC dans les immeubles de briques rouges des années 30
- projets de surdensification, surélévation à l’occasion de travaux de réhabilitation, toujours sous prétexte de plan climat
- exigence que les diagnostics soient systématiquement transmis aux locataires dans le cadre de travaux de réhabilitation
- extrême lenteur des relogements des locataires de Python, question des dé-cohabitations
Exaspération de l’attente infinie des demandeurs de logement social ou d’échange de logement :
- des attentes durant 5, 10 ou 15 ans pour accéder à un logement, idem pour un échange de logement
- le sentiment que de nombreux logements sociaux sont vides, portes anti squat installées en attente de travaux qui traînent de 6 mois à 5 ans
Foyers de Travailleurs migrants (FTM) et résidences sociales :
- pour un accès au statut de locataires et aux droits des locataires pour les résidents des FTM et résidences sociales.