Une journée pour la mémoire : le colloque sur l’Autre 8 mai 1945 à l’Assemblée nationale 

Le samedi 8 février dernier, avec mes collègues député-es NFP Karim BEN CHEIKH (ÉcoSoc), Elsa Faucillon (GDR), Fatiha KELOUA-HACHI (Soc.) et Sabrina SEBAIHI (ÉcoSoc), nous avons accueilli à l’Assemblée nationale un colloque sur les massacres coloniaux de Sétif, Guelma et Kherrata du 8 mai 1945. Celui-ci était à l’initiative du Collectif National pour la Reconnaissance des Crimes Coloniaux (CNRCC) et de l’association culturelle “Les Oranges”. 

Pour commencer cette journée, il nous a semblé essentiel de partir du témoignage de Laure et Mohamed Abda, deux cousins dont le grand-père, Amar, et les oncles, Ali et Smail Abda, ont été massacrés le 8 mai 1945. Je vous racontais notre rencontre et leur récit ici.

La première table ronde, animée par Olivier Lecour Grandmaison, politologue, nous a permis de retracer ces massacres ainsi que le contexte colonial dans lequel ils ont pris place. Pour cela, nous avons pu bénéficier du savoir de Monsieur Alain Ruscio, historien, Monsieur Kamel Beniaiche, journaliste et auteur d’un ouvrage “8 mai 1945 : la vérité mystifiée) ainsi que Monsieur Aïssa Kadri, sociologue. Nous avons ensuite pu enchainer sur un temps d’échanges. 

Nous avons ensuite poursuivi sur deux tables rondes animées par M’Hamed Kaki, président de l’association “Les Oranges”.

La deuxième table ronde a porté sur les multiples ressources dans les quartiers populaires pour la transmission de l’histoire coloniale, dont la mémoire de ces massacres. Des invités d’exception ont permis d’éclairer nos échanges avec Nasséra Zaïdi, vice-présidente de l’association culturelle “Les Oranges”, François Sauterey, président du MRAP, Mehdi Lallaoui, réalisateur d’un documentaire sur le sujet et président de l’association ”Au nom de la mémoire”, Arié Alimi, vice-président de la Ligue des Droits de l’Homme et enfin Abdelwaheb Sefsaf, directeur du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN. 

Ce colloque était aussi l’occasion de rappeler que la culture est un outil essentiel de transmission et de conscientisation par une lecture par Anastassia Politi et Leïla Khaly de la pièce “8 mai 1945 : je me souviens” mise en scène par M’hamed Kaki.

Pour clôturer cette journée, une dernière table ronde nous a permis d’échanger entre organisateur-ices de ce colloque et élus locaux puisque Raphaël Adam, maire de Nanterre, et Azzedine Taibi, maire de Stains, nous ont fait l’honneur de leur présence. Cela nous a permis de rappeler la nécessité de la transmission de la mémoire et de revenir sur le rôle des élu-es dans celles-ci, tant dans l’élaboration de la loi que dans l’élaboration des politiques publiques municipales. 

Ainsi, ce colloque a été l’occasion de rappeler que le travail mémoriel et la reconnaissance des crimes coloniaux sont essentiels à l’amitié entre les peuples des deux côtés de la Méditerranée, ce qui doit être d’autant plus réaffirmé au vu des tensions croissantes entre nos deux pays. 

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