Israël-Palestine : Pour un cessez le feu immédiat !

Mesdames, Messieurs,

Vous êtes nombreuses et nombreux à m’interpeller sur la situation au Proche-Orient, exprimant ainsi vos inquiétudes sur l’escalade de la violence dont les premières victimes sont les populations civiles. Je souhaite ici réaffirmer l’engagement du groupe La France Insoumise – NUPES en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et pour une paix juste et durable. 

Depuis le 7 octobre et les attaques terroristes du Hamas, notre mouvement condamne tous les actes de terreur, crimes de guerres, susceptibles d’êtres requalifiés en crimes contre l’Humanité par la justice internationale, commis dans le cadre de ce conflit quels qu’en soient les auteurs. Nous exprimons toute notre solidarité avec l’ensemble des proches des victimes, qu’elles soient israéliennes comme palestiniennes. 

Depuis le début de l’offensive d’Israël dans la bande de Gaza, ce sont 2 millions de gazaouis qui sont totalement coupés du monde, sans réseau, sans eau, sans approvisionnement humanitaire suffisant et sous les bombardements. Je souhaite apporter toute ma solidarité aux populations civiles. Considérant que chaque vie compte, et que pas une vie de plus ne doit être perdue, nous appelons le président français, son gouvernement et sa majorité à l’Assemblée nationale à exiger un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages détenus par le Hamas et la levée du blocus de Gaza. 

Si la position du Président de la République contre une opération terrestre qui mettrait « en danger la vie des populations civiles » doit être saluée, son refus d’appeler à un cessez-le-feu est inacceptable. Une nouvelle fois, Macron fait un “en même temps” dangereux pour les populations du Proche-Orient en réitérant «  le droit à se défendre » d’Israël, légitimant ainsi le massacre du peuple palestinien au nom d’une lutte contre le Hamas. Par ailleurs, la principale initiative du Président de la République visant à créer une coalition internationale pour lutter contre le Hamas, sur le modèle de celle mise en place contre l’État islamique, est dangereuse et imprécise. Au moment même où la France devrait proposer un contingent de casques bleus et exiger la mise en place d’un couloir humanitaire permettant l’arrivée sans danger d’une assistance humanitaire, l’évacuation des blessé·es, des malades ou des morts ; la France ne peut pas envisager le déploiement de ses forces armées dans le but de soutenir Israël ! Toute escalade d’embrasement de la région doit être évitée. Il n’est pas non plus acceptable que la présidente de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’État, exprime son « soutien inconditionnel » et estime qu’il « faut préserver les civils à Gaza, mais rien ne doit empêcher Israël de se défendre ». Israël, comme tout État, est soumis au droit international de la guerre et humanitaire, l’assassinat de populations civiles ne doit jamais être soutenu ou toléré par la France !

L’alerte de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, sur le danger d’un nettoyage ethnique par Israël des Palestiniens dans la bande de Gaza doit obliger la France à oeuvrer pour l’arrivée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza ainsi qu’à exhorter Israël de mettre fin à l’ordre donné par son armée aux Palestiniens de Gaza d’évacuer vers le sud. Un tel ordre constitue un déplacement forcé de populations civiles, en violation du droit international humanitaire.

Fidèle au programme L’Avenir en commun, la France Insoumise défend l’application pleine et entière des résolutions de l’Organisation des Nations Unies, le soutien à l’ensemble des initiatives diplomatiques à même d’obtenir la reprise des pourparlers de paix, l’arrêt de la colonisation du territoire palestinien, la fin de l’occupation israélienne de l’ensemble des territoires palestiniens, et ainsi concrétiser la vision des deux États vivant souverainement côte à côte, dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières de 1967. La France doit retrouver cette diplomatie indépendante au service de la paix, comme ont pu le défendre les Présidents de la République tels que le Général de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac. 

Nous devons toutes et tous avoir bien conscience que cette guerre, loin de relever de la pseudo “théorie du choc des civilisations”, est une guerre coloniale. Jamais nous ne devons céder et croire que la fin justifie les moyens. La colonisation accélérée par le gouvernement d’extrême-droite de Benyamine Netanyaou, les expropriations de terre, les discriminations, violences, et crimes de guerre ne justifient aucunement les atrocités des attaques terroristes du Hamas, organisation obscurantiste islamiste dont l’objectif est la destruction de l’Etat d’Israël. Aussi, aucune des atrocités du Hamas ne justifie de la part du gouvernement israëlien de bombarder Gaza, de massacrer les civils et le risque d’épuration ethnique. N’ignorons pas que l’objectif de guerre de Benyamin Netanyaou n’est pas tant le Hamas que de créer les conditions pour que la reconnaissance d’un Etat palestinien ne soit plus jamais possible. 

Enfin, ici en France, refusons l’ “importation du conflit”. Et pour ce faire, assumons les débats politiques sur ce conflit et luttons sans relâche contre l’antisémitisme et contre tous les racismes. Le gouvernement doit permettre la tenue de manifestations pour un cessez-le-feu immédiat et une paix juste et durable. N’oublions pas que le but recherché par les actes terroristes est précisément de terroriser les populations et de les diviser. N’acceptons pas que sous couvert de lutte contre le terrorisme, nos libertés fondamentales soient attaquées, les oppositions menacées. 

Etant actuellement en arrêt suite à une opération m’imposant repos et rééducation, je ne peux me joindre aux soirées débats, manifestations ou distributions de tracts au service du mot d’ordre le plus essentiel, pour un cessez-le-feu immédiat, mais soyez assurés de mon soutien total à cette cause. 

Je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Danielle Simonnet, députée de Paris