Visite du territoire zéro chômeur de longue durée à Fougère.
Ce vendredi 15 septembre j’ai rencontré la “Compagnie du 20eme”, l’association support du territoire zéro chômeurs de longue durée mis en place dans le 20eme arrondissement dans le quartier Fougères.
Alors qu’à l’assemblée nous examinons le texte du gouvernement “France Travail” qui menace les bénéficiaires du RSA et demandeurs d’emploi de perdre leur allocation en leur faisant porter la responsabilité d’être privé d’emploi, les expérimentations de territoires zéro chômeurs de longue durée proposent un tout autre modèle que celui que le gouvernement veut nous imposer.
En effet, ces expérimentations permettent la création d’une entreprise à but d’emploi (EBE) qui salarie des demandeurs d’emploi de longue durée en contrat à durée indéterminée. Ces salariés, avec les bénévoles de l’EBE, en mobilisant tous les acteurs du quartier, cherchent ensuite les besoins à satisfaire. Ils sont pleinement impliqués dans la démarche coopérative, démocratique de l’EBE. Ensuite, les salariés peuvent exercer, à l’échelle du quartier, des activités économiques pérennes qui répondent à ces besoins définis et non concurrentes de celles déjà présentes sur le territoire.
Ainsi dans le quartier Fougères c’est 12 emplois en CDI, pourvu par des personnes volontaires, toutes précédemment en situation de chômage de longue durée, qui ont pu être créés depuis juillet dernier. A partir de novembre, 8 nouvelles personnes rejoindront l’EBE et 10 autres en janvier 2024. L’objectif est de porter ce nombre à 180 en 5 ans.
Par la diversité des missions comme par exemple, l’accueil des visiteurs du cimetière du Père Lachaise en les orientant et en distribuant des cartes permettant ainsi de mettre en avant la valeur touristique de notre arrondissement, ce dispositif permet aux salariés de découvrir et d’expérimenter mais avec une stabilité et une sécurité qu’est le contrat de travail à durée indéterminée. C’est tout l’inverse du système uberisé créateur de précarité que défend le gouvernement et que je combats à l’Assemblée nationale.
Les anciens privés d’emploi devenus salariés que j’ai eu la chance de rencontrer m’ont témoigné de l’importance qu’a eu le dispositif dans leurs parcours personnels. “Un rêve réalisé qui donne de l’espoir après une période de 10 ans de galère”. “Enfin on se sent respecté et écouté, on est utile et on apprend”. “On partage nos connaissances et nos avis comptent, car c’est une démarche coopérative”.
L’EBE permet également la mise en place de projets de solidarité dans le quartier. A Fougère un tiers lieu alimentaire avec un restaurant solidaire va ouvrir prochainement dans les locaux de la Fondation Armée du Salut, en face, c’est une recyclerie qui est en travaux et qui sera tenu par les salariés de l’EBE. Boulevard Mortier c’est un café social qui devrait voir le jour d’ici l’hiver. La dynamique de l’EBE permet donc également de créer des dispositifs de solidarité locaux grâce à l’emploi d’une équipe pour mettre en place ces projets. Il est néanmoins important que la démarche reste à l’écoute de toutes les dynamiques locales afin que la volonté de ne pas concurrencer les projets associatifs se vérifie bien dans la durée.
Les expérimentations des territoires zéro chômeurs doivent être généralisées et soutenues. Pourtant, cet été le gouvernement a diminué les moyens alloués aux EBE, il faut à minima revenir sur les barèmes de financement précédent. Lors du prochain projet de loi de finances je défendrai une pérennisation et une augmentation des moyens pour ces dispositifs.
Ici le « territoire zéro chômeurs » a commencé en fanfare : la nouvelle « directrice » est partie avec la moitié d’une association existante qu’elle « dirigeait », (la moitié qui « rapportait » et elle s’est quand même fait verser des indemnités de départ astronomiques au regard du petit budget de la première association… )
y a-t-il un recours légal possible ?