Réforme des retraites : mobilisons-nous jusqu’à la victoire !
La première journée de grève et de manifestation du 19 janvier a été un succès au-delà des attentes. Nous étions 2 millions à manifester, partout en France, dont 400 000 rien qu’à Paris ! Cette mobilisation ne fait qu’illustrer l’opposition ferme des français-es face à cette réforme, qui sont plus de 80% à s’y opposer. La manifestation du 21 a permis également de montrer une jeunesse mobilisée. La journée du 31, au vu des grèves reconductibles dans certains secteurs, de la mobilisation grandissante, s’annonce une nouvelle journée exceptionnelle de grèves et de manifestations ! On peut gagner, on doit gagner !
Le peuple est bien conscient qu’au travers de cette réforme, Macron et son gouvernement entendent voler 2 ans aux travailleur-euses. Ils ont beau rabâcher leur mensonge sur leur pseudo objectif de sauver le système de retraites par répartition d’un déficit, personne n’est dupe. Le président du Conseil d’Orientation des Retraites lui-même l’a redit lors d’une audition organisée par le Président de la commission des finances : “Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme”. En 30 ans, nous en sommes à la cinquième réforme des retraites justifiée au nom d’un “manque de contrôle des dépenses”. Et in fine c’est toujours le droit à la retraite qui est attaqué.
Il n’y a pas de problème de dépenses, mais à la limite une question au niveau des recettes du fait de nombre d’exonérations de cotisations, d’absence d’augmentation des salaires. De fait le gouvernement veut faire payer au peuple par 2 ans de travail de plus tous les cadeaux faits aux plus riches : suppression de l’ISF, de la CVAE, aides aux entreprises. En parallèle, ce sont des super profits qui ne sont pas taxés, des milliardaires qui amassent des fortunes pendant que les plus pauvres peinent à se loger, se nourrir, se soigner.
Selon l’OXFAM, taxer moins de 2% de la fortune des milliardaires permettrait de combler le déficit des retraites.
Si Macron et son gouvernement prétendent économiser ainsi 22 milliards d’euros d’ici 2035, les économies réelles, selon l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), n’atteindront que 2,5 milliards d’euros d’ici 2035 en raison des conséquences sociales et économiques d’une telle réforme (paupérisation des plus âgés, chômage, baisse des salaires et du pouvoir d’achat, et donc de la consommation, coût énorme sur les dépenses de santé…).
Nous connaissons déjà les impacts du passage de la retraite de 60 à 62 ans, et du nombre d’annuités de 40 à 43 ans : entre 125 000 et 150 000 personnes supplémentaires bénéficieraient d’une pension d’invalidité entre 60 et 62 ans, et environ 80 000 personnes supplémentaires seraient allocataires de l’un des trois principaux minima sociaux.
La retraite à 62 ans est déjà un désastre sociale et économique, la retraite à 64 ans serait un suicide collectif qu’il faut à tout prix éviter. D’autant plus que ce sont les femmes qui seraient les plus impactées, elles qui subissent déjà un salaire de 22% inférieur à celui des hommes. Aujourd’hui, la décote à 67 ans pénalise tout particulièrement les femmes qui subissent des carrières hachurées, des contrats précaires, des bas salaires. Elles ont une pension de 40% inférieure à celle des hommes et représentent 7 seniors sur 10 qui sont au minimum vieillesse. Ce lundi, le rapport d’impact du gouvernement pointe du doigt que les femmes auront à travailler 8 à 9 mois de plus que les hommes, déjà impacté-es par les 2 années qu’elles se font voler.
Face au désastre social et économique que Macron veut nous imposer, mobilisons nous massivement ! Soutenons toutes les initiatives de grèves partout en France pour faire front face au gouvernement. Ce mardi 31 janvier, continuons la mobilisation, renforçons-là et faisons barrage à la retraite à 64 ans pour la retraite à 60 ans !