Une loi sanitaire bien en-deçà de l’urgence !
Voilà que la loi “veille sanitaire” a été renommée, après un passage au sénat, “loi pour la fin des régimes d’exception créés pour lutter contre la covid-19”. C’est une bonne nouvelle. Mathilde Panot avait déjà déposé une proposition de loi en ce sens en janvier 2022 que la majorité présidentielle avait refusé !
Nous l’avons dit, répété, que ce soit dans la campagne présidentielle ou avant : le pass sanitaire ne sert à rien et ne permet pas d’endiguer la progression de la pandémie. Certes il diminue les risques de transmission, mais il ne l’empêche pas. La seule solution fiable et sûre, ce sont les tests. Cette loi est donc une bonne nouvelle, elle reconnaît enfin l’utilité de tester massivement en instaurant l’obligation d’un test négatif pour rentrer sur le territoire.
Pourtant, malgré ce qui a été préconisé par le conseil scientifique, à savoir “un accès gratuit au dépistage en autoprescription”, la Macronie s’entête à laisser les tests payants. Encore une fois, elle crée l’inégalité d’accès aux tests en favorisant toujours la même population : les riches.
Autre inégalité inacceptable : nos concitoyens des départements d’Outre-Mer doivent systématiquement présenter un test négatif pour entrer en métropole alors qu’à l’inverse, les métropolitains souhaitant se rendre dans les Outre-Mer ne doivent présenter un test négatif qu’en cas de risque de saturation du système de santé local. Nous avons saisi le conseil constitutionnel car cette différenciation est une atteinte aux droits les plus fondamentaux de nos concitoyens d’Outre-Mer : le droit de pouvoir se déplacer et d’être soumis aux mêmes lois que les citoyens métropolitains.
Puisque la Macronie souhaite mettre l’accent sur la potentialité d’une saturation des hôpitaux en Outre-Mer, rappelons que les hôpitaux, sur l’ensemble du territoire national mais tout particulièrement en Outre-Mer, sont sous tension. Rappelons que le gouvernement a mis 48h pour envoyer des forces armées et plusieurs semaines pour acheminer des bouteilles d’oxygène pourtant si nécessaires face au Covid !
Cette loi présente quelque chose qui pourrait nous satisfaire : la potentielle réintégration des soignants suspendus, comme nous le demandons depuis des mois. Mais elle prévoit que cette réintégration ne pourra être faite que par décret, au bon vouloir du président et de son ministre de la santé, qui a lui-même dit la semaine passée qu’il n’était pas pertinent de réintégrer ces soignants. Une nouvelle fois, la Macronie nous présente une loi et essaye de nous enfumer !
Voilà le résumé de ce premier texte adopté par cette nouvelle Assemblée : un texte adopté en urgence sans être en capacité de répondre à l’urgence sanitaire que traverse notre pays. Rien n’est fait contre le manque de personnels, de lits et de moyens, au contraire : Macron a supprimé 17 000 lits en 5 ans dont 5700 en pleine pandémie !
Notre hôpital public se meurt peu à peu, et le gouvernement ne semble pas enclin à le réanimer ! Pendant les 5 années qui viendront, nous nous battrons sans relâche pour que le personnel soignant et les usagers du service public hospitalier, puissent bénéficier d’un système de santé fidèle à ses valeurs : le soin et l’humain au centre et non les profits !
Visionnez l’intervention d’Antoine Léaument, qui intervenait pour l’explication de vote du groupe LFI-NUPES sur ce texte :