Travail social : il est urgent d’améliorer les salaires et les conditions de travail
Ecoutez, je remercie également le groupe « Génération.s » pour permettre d’échanger sur ce sujet, même si je suis toujours un peu dubitative. Nous allons débattre, mais sur quoi cela va-t-il déboucher ?
J’espère qu’au prochain Conseil de Paris il y aura, soit par une initiative du groupe « Génération.s », soit en lien avec l’Exécutif, un débouché concret, c’est-à-dire des décisions prises pour améliorer concrètement la situation des travailleurs sociaux. Sinon, on se paye de mots. Si nous débattons, c’est bien pour changer le réel !
Oui, les services sociaux de proximité à Paris sont généralistes et se retrouvent à devoir prendre en compte énormément de problématiques : logement, hébergement, protection de l’enfance, vieillissement, précarité, addictions, accès aux droits, insertion professionnelle, et j’en passe. Il est donc très difficile pour ces travailleurs sociaux de répondre aux besoins, face à une demande qui augmente et des propositions de résolution de situation pas du tout à la hauteur, notamment sur la problématique du logement.
Vous avez aussi un afflux d’autres services – C.A.F., C.N.A.F., C.P.A.M., et j’en passe – du fait de la numérisation. Nous voyons bien comment les services de l’Etat se déchargent bien souvent, après avoir numérisé leurs services, sur les travailleurs sociaux généralistes de territoire.
Il y a aussi d’autres problématiques : une injonction aux statistiques. Il faut sans cesse qu’ils justifient leur activité sur différents logiciels. Depuis qu’ils sont réintégrés par le C.A.S.-V.P., la charge de travail qu’on leur demande derrière leur ordinateur a augmenté. Cela les met aussi dans une situation de souffrance au travail, du fait de problématiques de management du C.A.S.-V.P. avec des procédures standardisées, avec une exigence de quantification en permanence de leur activité.
Il y a un problème de dialogue interne à la Ville et avec les travailleurs sociaux. De ce fait, de tous ces facteurs-là, vous avez beaucoup de départs, beaucoup de « turn-over », des concours sous-dimensionnés, des recours à des contrats précaires, des professionnels insuffisamment accueillis et insuffisamment formés.
Ils ont été oubliés pendant le confinement. Maintenant, il faut donc à la fois augmenter véritablement les effectifs, ce qui veut dire qu’il faut qu’il y ait une traduction dans le prochain budget et un véritable dialogue redonnant tout son sens au travail social, et que la Ville de Paris et la direction du C.A.S.-V.P. soient enfin en capacité d’écouter les travailleurs sociaux, de le co-redéfinir et de cesser toutes leurs procédures standardisées.
Désolée, j’ai dépassé mon temps de parole.
Je vous en remercie.