Voeux et interventions

Nafissatou, Maryama : les cantinières à Paris payées 700 euros par mois !

 Mes chers collègues, bien sûr, je voterai pour cette délibération.

Je voudrais, après ce que j’ai pu entendre sur les différents arrondissements, rappeler que c’est une très bonne chose que les subventions de la Ville aux caisses des écoles tiennent compte de la diversité sociale des familles des enfants qui fréquentent les cantines scolaires. Fort heureusement que nous tenons compte de cela pour garantir. Je pense que cela doit être l’objectif, l’égalité de tous les enfants devant l’assiette et cette égalité de contenu dans l’assiette doit tenir compte des grandes disparités de revenus des parents, de quotient familial et de contribution, donc, à la cantine scolaire. Je suis assez surprise que, alors que ce débat est très loin derrière nous, il suscite encore des interventions. C’est tout à fait logique que, par exemple, entre le 16e et le 20e, il y ait une grande différence de financement votée par cette Assemblée.

Je voudrais, sur mon intervention concernant le 20e arrondissement, évidemment, saluer les évolutions, parce que cette caisse des écoles vient de loin, avec énormément de difficultés léguées par l’équipe municipale antérieure. Je rappelle quand même que l’équipe municipale antérieure a quand même été installée, y compris par la majorité parisienne. Bon. Mais ceci dit, cette parenthèse fermée, je voudrais surtout ré-insister sur la situation des cantinières, la situation des cantinières des caisses des écoles. Je voudrais vous parler de Nafissatou, de Maryama, de toutes ces femmes qui, depuis 20 ans, auraient dû voir leur statut évoluer.

Franchement, Nafissatou, par exemple, pour le coup, elle habite le 20e, mais elle est cantinière dans le 11e arrondissement. Elle a 5 enfants. Elle touche 700 euros par mois seulement, donc autant vous dire qu’elle ne s’en sort pas. Elle est dans un logement social, mais comme elle ne s’en sort pas et qu’elle a de trop petits revenus, son logement social n’étant qu’un logement social de deux pièces, elle a de si petits revenus qu’elle ne pourra pas changer d’appartement et son employeur, c’est la caisse des écoles. Maryama, elle, a enfin décroché le C.D.I. Elle est à 700 euros par mois également, parce qu’elle ne fait que 20 heures. Cela fait 6 ans qu’elle ne voit aucune évolution. Cela veut dire qu’elle ne peut pas se projeter. Y compris en termes d’identité professionnelle, ni en termes salariaux ni en termes d’identité professionnelle, elle est dans une situation où elle se dit : « Mais combien de temps vais-je devoir encore attendre pour espérer gagner l’équivalent du SMIC et travailler à plein temps ? » Donc, son obsession va être d’essayer de trouver un travail ailleurs pour s’en sortir autrement.

Cette situation n’est pas normale. On ne peut pas faire des déclarations ici comme quoi on aurait un programme municipal extrêmement féministe sur tout un tas de dimensions, prendre conscience, bien évidemment, et dénoncer que globalement, nationalement, dans le pays, il est inacceptable qu’il y ait 80 % de temps partiels imposés qui soient occupés par des femmes et qu’un million de femmes subiraient un temps partiel subi et, finalement, au bout de 20 ans, se dire que la situation des cantinières, de celles qui travaillent pour nourrir les enfants, les petites Parisiennes et les petits Parisiens, sont toujours dans une situation qui n’évolue pas, avec justement l’absence de plein temps, l’absence de titularisation et, donc, l’absence de possibilité d’évolution.

Vous aurez cette intervention tous les ans de ma part, faites-moi confiance. Je continuerai sans cesse à vous rappeler la situation sociale concrète des cantinières dans nos écoles. Ce n’est pas possible. On ne peut pas dénoncer l’insuffisance de prise en compte par la politique gouvernementale des A.E.S.H., voter des vœux et des vœux et des vœux sur les A.E.S.H. et, pour les cantinières, accepter finalement qu’elles soient dans la même précarité. Vraiment, je vous le demande, présentez-nous un échéancier qui nous permette d’avoir confiance dans vos promesses, de réfléchir entre les caisses des écoles et la Ville de Paris pour permettre aux cantinières de devenir demain des fonctionnaires de la Ville, avoir des compléments d’activité qui leur permettent d’accéder au plein temps et d’accéder au moins au SMIC ! Au moins au SMIC pour qu’elles s’en sortent.

Je vous remercie.

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