CROUS : Pour 25% d’offre végétarienne d’ici 2022
Oui, bien sûr.
Comme Raphaëlle RÉMY-LELEU le rappelait, ces conventions sont importantes, tant Paris est une ville étudiante et tant la situation de précarité étudiante exige de renforcer les moyens alloués au C.R.O.U.S., parce que vous savez que la vie étudiante est extrêmement chère à Paris pour se loger et c’est un taux de pression extrêmement fort.
Hélas, malgré les efforts de la Ville et de sa convention et les efforts du C.R.O.U.S., l’insuffisance d’engagement de l’Etat en faveur des étudiants fait qu’au final le compte n’y est pas. Le compte n’y est pas en termes d’offre de logements en cité universitaire. Le compte n’y est pas en termes de dispositifs de l’Etat de bourses étudiantes. Le compte n’y est pas sur les aides au logement et les A.P.L. Le compte n’y est pas face à la précarité étudiante, non seulement sur le logement mais aussi sur les autres niveaux de budgets, puisque la mesure des repas à 1 euro notamment – cela a été rappelé tout à l’heure – a été arrêtée par le Gouvernement, comme si la situation de crise sociale en milieu étudiant s’était arrêtée.
La bataille dans le milieu étudiant en faveur d’une allocation d’autonomie reste toujours d’actualité et même de plus en plus, hélas. Néanmoins, ce n’est pas à la Ville d’organiser une allocation d’autonomie pour les étudiants à la place de l’Etat et il faut saluer les engagements de la Ville qui vont au-delà de ses compétences, même si bien sûr, en la matière, je pense qu’on peut toujours aller au-delà.
Je voudrais maintenant présenter mon amendement et saluer l’engagement de la Ville dans cette convention qui est proposée à la signature du C.R.O.U.S. concernant la question de l’offre végétarienne dans la restauration. Je proposerai avec cet amendement que l’on aille plus rapidement plus loin, je dirais.
Je pense que tout le monde comprendra. Il n’est pas besoin de revenir sur les nombreux rapports scientifiques internationaux, qui établissent un lien direct entre le dérèglement climatique et l’alimentation à base de produit animal et l’enjeu de réduire nos consommations carnées, le secteur de l’élevage représentant entre 14,5 % et 16,5 % des émissions de CO2 émises par l’ensemble des activités humaines. L’association Greenpeace affirme que l’élevage bovin est responsable à 60 % de la destruction de la forêt amazonienne, c’est dire l’urgence de réduire nos consommations carnées. Je ne reviendrai pas non plus sur les arguments évidents, pour toutes celles et ceux qui sont attachés à la condition animale, de prendre en compte la souffrance des animaux dans les élevages, les abattoirs et la pêche.
Se battre pour améliorer l’alimentation étudiante, c’est aussi se battre pour offrir une alimentation de qualité, une alimentation qui respecte le climat et qui respecte la condition animale. D’ailleurs, 88 % des étudiants trouveraient judicieux d’avoir un menu végétalien complet chaque jour dans les restaurants universitaires et ces convictions progressent aussi très fortement dans la population. Il y a de nombreuses initiatives, qui visent à végétaliser l’alimentation en développant l’offre de protéines végétales, et beaucoup de collectifs. On pourrait parler de « L’Appel des 500 pour un Lundi Vert », de la tribune des professionnels de la santé, d’une tribune parlementaire, d’une Lettre ouverte de centaines d’universitaires de Bourgogne-Franche-Comté et j’en passe.
Le C.R.O.U.S. est déjà engagé. Il est engagé dans l’initiative « Lundi Vert » et déjà 10 % à 15 % des repas consommés au C.R.O.U.S. sont végétariens. Dans cette convention, il y a clairement des avancées affichées, notamment dans une démarche de végétalisation des repas : former systématiquement les chefs cuisiniers à la cuisine végétale, proposer deux options végétariennes pour chaque plat (entrée, plat principal, dessert) et dans tous les lieux de restauration (restaurants universitaires, restaurants administratifs, cafétérias) en mettant en place une signalétique renforcée sur cette offre végétarienne pour qu’elle puisse être présentée comme une offre principale et pas uniquement secondaire.
En plus de cela, je propose que l’on soit plus précis sur le délai. Au lieu de proposer que cette offre végétarienne représente 25 % de la part totale de l’offre de la restauration en 2026, avec un taux de prise de repas végétariens équivalent, je propose à travers un amendement que l’atteinte de ces 25 % soit fixée d’ici fin 2022, à la fois dans l’offre par rapport à la part totale et à travers le taux de prise de repas.
Je souhaiterais pour conclure remercier Mme LEMARDELEY qui, sur ces conventions, a travaillé et été à l’écoute des demandes des associations, notamment des associations de défense de la condition animale, comme « Paris Animaux Zoopolis » très impliquée sur ce sujet mais bien d’autres encore. Je vous en remercie.
Mon amendement rattaché à la délibération DAE 142 en faveur d’un objectif de 25% de l’offre végétarienne d’ici 2022 :