MDPH : il faut davantage de moyens pour améliorer l’accompagnement
Monsieur Hamidou SAMAKÉ, je ne doute pas que toutes celles et ceux qui travaillent à la MDPH donnent le meilleur d’eux-mêmes et essaient de faire le mieux possible leur travail. Je ne doute pas que leur engagement doit sans faille. Je ne vais pas contester cette partie de votre intervention. Mais je vous invite à échanger et discuter avec des personnes en situation de handicap pour avoir leurs échos en tant qu’usagers, comment ils perçoivent « in fine » le rendu concernant leurs droits vis-à-vis de la MDPH. A ce moment-là, on a aussi d’autres échos. Ces échos du ressenti ne signifient pas que les personnels de la MDPH ne font pas leur travail, mais signifient peut-être que les personnels de la MDPH ne sont pas en nombre suffisant pour répondre à la demande et qu’il y a peut-être des choses à améliorer.
Ecoutez aussi les personnes en situation de handicap. Quels témoignages me remontent-ils ? Qu’il y a pas mal de problèmes dans le fonctionnement de la MDPH. De quels types de problèmes s’agit-il ? Par exemple, c’est un non-respect des délais. J’ai des témoignages sur le fait que, normalement, le délai légal devrait être de quatre mois, et, fréquemment, on est sur des délais qui dépassent, voire parfois six à huit mois. Par ailleurs, il y a des problèmes de délais qui vont être différents selon que l’on est sur une première demande, sur un renouvellement de demande ou bien que l’on est sur des aides particulières. J’en conviens. En tous les cas, ce sont des témoignages que l’on me remonte.
Par ailleurs, il y a des témoignages sur des problèmes dans le suivi sur la recherche d’emploi ou la reconversion, où ce n’est pas toujours efficace, c’est compliqué. Des usagers qui déplorent également qu’ils ne connaissent pas suffisamment les différents acteurs qui travaillent en partenariat avec la MDPH, et que ce n’est pas si simple, quand on est une personne en situation de handicap et que l’on arrive à la MDPH, de comprendre exactement l’ensemble du maillage des différents acteurs qui permettent de garantir l’accès aux droits. Des usagers peuvent être confrontés à des impératifs qui ne sont pas toujours compréhensibles. Cela ne relève pas de la MDPH, mais du cadre national et légal qui fait que vous devez renouveler votre dossier tous les cinq ans. C’est un problème sur lequel il faut que nous interpellions les législateurs. On doit renouveler son dossier tous les cinq ans alors que le handicap, généralement, ne disparaît pas. Plus fréquemment, hélas, il se complique.
Mais il y a surtout une nécessité de travailler beaucoup plus sur le non-recours aux droits. C’est une problématique que l’on a pu aborder tout à l’heure sur la grande pauvreté, sur la question du R.S.A. Mais c’est aussi un non-recours aux droits pour les personnes en situation de handicap, parce qu’il y a souvent une connaissance insuffisante par nombre de travailleurs sociaux des droits qui peuvent être reconnus pour les personnes en situation de handicap, une connaissance insuffisante qui est souvent liée à un manque de formation dans ce domaine. Je pense qu’il faut absolument que l’on augmente la formation pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs sociaux sur les problématiques spécifiques du handicap.
Encore une fois, je ne nie pas l’implication de la Ville et de l’ensemble des membres de la MDPH, mais on doit aussi réaliser – et c’est l’objet de mon vœu – qu’il faudrait une augmentation des moyens et des effectifs de la MDPH, une augmentation de la participation de la Ville pour le permettre, afin que l’on puisse améliorer les délais légaux et le suivi des personnes en situation de handicap dans tous les domaines, notamment sur les questions d’emploi et de reconversion. Que l’on puisse aussi travailler sur ces problèmes de procédures de renouvellements de dossiers, que l’on puisse mieux agir et lutter contre le non-recours aux droits, accélérer les procédures en envoyant un mode d’étude des dossiers par la MDPH pour que l’ensemble des aides dont une personne peut bénéficier lui soient bien proposées, au lieu de n’étudier que l’aide pour laquelle une demande a été effectuée.
Il faut aussi, je pense, renforcer toute la possibilité d’implication citoyenne. Les associations sont très fidèles aux rencontres de concertation dans la MDPH. Il faudrait renforcer l’implication des personnes en situation de handicap elles-mêmes pour pouvoir véritablement entendre le vécu des personnes en situation de handicap.
Je vous remercie.
Vœu relatif à un audit et un plan d’amélioration du fonctionnement de la MDPH :