Compte rendu du Conseil de Paris des 9, 10 et 11 mars
Voici le compte rendu de mes interventions lors de la dernière séance du Conseil de Paris qui s’est tenue les 9, 10 et 11 mars derniers.
Refusons Affelnet 2021 !
Les modalités d’affectation des élèves de collège en lycée ont été modifiées. Dans le système Affelnet 2021, les élèves des quartiers populaires comme ceux du 20e verront leurs choix restreints et subiront une assignation à rester dans les établissements de leur secteur, au mépris de la mixité scolaire. Les boursiers sont défavorisés par ce nouveau système tandis que les élèves du privé y seront avantagés ! Avec les parents d’élèves, j’ai défendu le gel immédiat de la réforme et la reprise de la concertation. Mon vœu n’a pu être soumis au vote, la maire l’ayant retiré de l’ordre du jour. Néanmoins, un vœu de l’exécutif en réponse aux vœux des groupes de la majorité s’est prononcé pour une poursuite de la concertation… Mais ce nouvel Affelnet doit être abandonné !
Ascenseurs : une panne des engagements parisiens depuis 2010 ?
Ras-le-bol des pannes d’ascenseur ! Il y a plus de 10 ans, le conseil de Paris adoptait un rapport sur les ascenseurs à Paris avec de nombreuses recommandations. Mais où en sommes-nous 10 ans plus tard ? Accompagnant différents collectifs de locataires du 20e, j’ai défendu à ce Conseil de Paris un vœu pour que les promesses de 2010 soient enfin réalisées. L’exécutif s’est enfin engagé à créer le site ascenseurs.paris.fr et le guide des ascenseurs pour aider les locataires à défendre leurs droits. Mais la majorité n’a pas voulu s’engager dans l’organisation d’une concertation entre les associations de locataires, les associations de personnes en situations de handicap et les bailleurs de la ville afin de définir les meilleurs modalités garantissant ces droits des locataires : le remboursement de charges ascenseurs en cas de panne, la systématisation du portage et le renforcement des clauses des contrats des ascensoristes. On continue !
Déconfinez la culture et ne fermez pas le théâtre de verre !
Le mouvement pour la réouverture des lieux culturels et le renouvellement de l’année blanche pour les travailleur.euses de la culture prend de l’ampleur, avec à Paris l’occupation du Théâtre de la Colline dans le 20e après l’occupation du Panthéon. Mais la ville, après avoir trahi ses promesses vis-à-vis du cinéma la Clef qu’elle a refusé de préempter s’apprête à expulser le théâtre de verre ! Cette bataille est essentielle pour préserver les tiers-lieux de liberté de création et de diffusion ! Ne les laissons pas uniformiser la culture parisienne !
La place de la honte, Claude Goasguen
Mais pourquoi la maire de Paris a-t-elle tenu à nommer une place du nom de Claude Goasguen, ancien maire du 16ème ? Ses prises de positions fréquentes sexistes, homophobes, racistes, contre l’aide médicale d’Etat pour les résidents étrangers ou contre la création d’un centre d’hébergement d’urgence vont à l’encontre des principes républicains auxquels le Paris se doit d’être attaché. C’est une blessure supplémentaire infligée à toutes celles et ceux qui ont été insultés. J’ai voté contre quand d’autres élu.es, comme la candidate PS Lamya El Aaraje ou le maire du 20e n’ont même pas eu le courage d’être présent en séance au moment du vote et d’assumer leur vote.
Hidalgo comme Macron impose la 5G et méprise la convention citoyenne
Le conseil a adopté une nouvelle Charte relative à la téléphonie mobile permettant de fait le déploiement de la 5G. Quand Macron n’a pas tenu compte de la proposition de la conférence citoyenne pour le climat en faveur du moratoire sur la 5G, Hidalgo fait de même en n’attendant pas l’étude d’impact environnemental demandé par la conférence citoyenne parisienne. C’est une décision autoritaire antiécologique. La charte par ailleurs comporte nombre de régressions sur les recours citoyens quant aux antennes… J’ai voté contre et mon vœu a été rejeté.
Pas une minute de plus !
L’histoire du mouvement ouvrier est celle de la réduction du temps de travail. J’ai insisté sur l’enjeu de la bataille contre la mise en œuvre de la réforme macroniste de la fonction publique qui vise à imposer aux collectivités des accords sur le temps de travail fixés à 1607h. La ville fait mine de ne pas avoir le choix que de l’appliquer en supprimant 8 jours chômés par an aux agent.es. Au lieu de s’apprêter à faire du Macron, elle a le choix de tenir compte de la pénibilité de nombre de métiers, des problématiques liées aux distances domicile travail pour préserver les actuelles sujétions et en établir d’autres pour ne faire travailler les agent.es “une minute de plus” comme le revendique l’intersyndicale.
Que cesse la marchandisation des animaux !
Encore un vœu retiré de l’ordre du jour par la maire, mais je l’ai néanmoins défendu à défaut de pouvoir le soumettre au vote. Les expositions ou les salons tels que l’événement Animal Expo incitent aux achats compulsifs d’animaux qui sont l’une des sources principales des abandons massifs d’animaux de compagnie. Puisque la ville de Paris est propriétaire du parc floral, j’ai demandé qu’elle n’y autorise plus les événements tels que animal expo et organise au contraire une journée de l’adoption garantissant des conditions de présentation des animaux exemptes de stress.
Soutien au CIDJ
Je suis intervenue sur la délibération relative au CIDJ situé quai de Branly. Depuis plusieurs années, la ville veut récupérer les locaux qui lui appartiennent et hébergent cet équipement de service public essentiel aux jeunes qui est sous la responsabilité du ministère de la jeunesse et de la région. Mais au lieu de trouver d’abord ce nouvel emplacement, la pression est mise sur cet équipement sommé de libérer le bâtiment, pour que de conseils en conseils, des avenants soient votés, faute d’avoir trouvé la solution adaptée. En cette période où la jeunesse subit de plein fouet la crise sanitaire ainsi que les acteurs agissant auprès des jeunes, faire peser une telle incertitude et précarité sur ce service public n’est pas acceptable.
Ouverture des cours d’écoles et collèges
La ville va expérimenter l’ouverture des cours des écoles et collèges le samedi, aux familles et aux associations. Mais rien dans la délibération ne précise si des négociations ont bien eu lieu avec les organisations syndicales sur les conditions de gardiennage et de nettoyage ! A l’arrivée, certains arrondissements vont envisager la sous-traitance, surexploitation, d’autres prévoient peut-être d’imposer le travail du dimanche ? Aussi, la ville pourrait reconnaître que cette ouverture révèle le manque d’espaces verts, de terrain d’éducation physique en accès libre et de locaux pour les associations et citoyens.
Non à la fermeture du jardin maternel
Depuis des années, les structures de la petite enfance souffrent de sous-effectifs et d’insuffisance de personnel de remplacement. Résultat, avec la crise sanitaire, la situation empire. Que décide alors la ville ? De fermer arbitrairement le jardin maternel pour redéployer les personnels afin de pallier aux absences ailleurs et du coup dispatcher les enfants sans aucune considération. Les parents se sont mobilisés et je les soutiens. Nous devrions obtenir la réouverture du jardin maternel au printemps…
Engagement de la ville pour le climat, les actes et le blabla…
L’agence Parisienne pour le climat accompagne la ville notamment pour les opérations de rénovation thermique des bâtiments, publics et privés. Je déplore une fois de plus l’insuffisance de concertation avec les locataires dans les opérations de réhabilitation, d’autant plus compliquées qu’elles s’imposent généralement en site occupé.
Eau de Paris
L’eau est un bien commun et c’est l’ensemble du cycle de l’eau qu’il faut émanciper des intérêts privés. La création de la régie publique de l’eau à Paris a permis de faire baisser le prix de l’eau. J’ai rappelé la nécessité de bien traiter les salariés de Eau de Paris et défendu la proposition de la gratuité des premiers m3 d’eau. Et l’assainissement de l’eau, quand donc la ville de Paris mènera t-elle la bataille avec les autres collectivités pour un passage en régie directe ?
Insertion par l’activité, RSA et non recours aux droits
J’ai soutenu la délibération qui porte subventions à nombre de structures de l’économie sociale et solidaire qui contribuent à l’insertion par l’activité. L’occasion de rappeler que la ville devrait engager un vrai travail contre le non recours aux droits. L’exécutif m’a répondu lors d’une autre délibération que cela va être enfin fait, mais en commençant par une expérimentation sur un arrondissement et par l’étude des raisons de ce non recours… Depuis quand cette majorité dirige la ville ? 2001… Aussi, j’ai regretté que le PS parisien refuse de soutenir l’extension du RSA aux moins de 25 ans.
Les travailleur-euse-s sociaux craquent !
12 postes sont vacants au service social du 20e et 2 autres départs sont à venir, depuis quelques mois on constate un grand nombre de départs de travailleurs sociaux et de travailleuses sociales qui devraient questionner. Je suis intervenue (avec un vœu qui a une fois de plus été retiré de l’ordre du jour) pour que la Ville de Paris engage le remplacement de tous les postes vacants, qu’une vraie écoute et un vrai dialogue soient instaurés avec les travailleurs sociaux afin d’entendre l’ensemble de leurs revendications sur l’organisation du travail, son sens et l’amélioration de ses conditions d’exercice.