73% de moineaux en moins à Paris en 10 ans ! Il est urgent de créer les conditions pour leur retour
Mme Danielle SIMONNET.- Je suis persuadée que je trouverais bien les moyens, dans d’autres délibérations, de rattacher des vœux sur la question des oiseaux. Il faudra sans doute faire preuve de beaucoup d’imagination, mais on y arrivera.
Je voterai cette délibération. Elle est importante. Pendant la campagne municipale, j’avais donné comme titre à mon livre : « A Paris, les moineaux reviendront ». Parce que si 70 % des moineaux ont disparu à Paris et qu’ils sont une espèce en voie d’extinction, qui fait partie de la sixième extinction de masse, c’est bien à cause de notre mode de développement et d’urbanisme. C’est le changement du bâti. A la fois, pour de bonnes raisons : on a rénové des quartiers avec des bâtiments insalubres, donc il n’y a plus de bâtiments avec des endroits tout cassés où les oiseaux arrivaient à se nicher. Certaines façades ne permettent plus la nidification des oiseaux. Ce sont aussi tous les petits buissons qui disparaissent, où les oiseaux ne peuvent plus se cacher de leurs prédateurs ou se préparer dans leur chasse et se nourrir. Ils ont beaucoup moins accès à la nourriture du fait de la modification de notre développement de la ville, qui bien trop souvent bétonne.
Est-ce que l’on arrivera à faire revenir les moineaux dans Paris ? Cela doit être un objectif en repensant le bâti, la reconquête de la pleine terre, des espaces verts, des buissons, et, comme cela a été dit précédemment, en respectant un certain nombre de choses. A la fois, comme nous interpelle la « Ligue de protection des oiseaux », faire attention. Il y a des périodes où l’on ne doit pas faire d’élagage, où l’on doit respecter l’habitat des oiseaux. C’est aussi en développant des nichoirs. C’est aussi, dans un grand nombre d’espaces verts, prévoir et développer les refuges, c’est-à-dire des endroits où il n’y a pas de présence humaine, pour que l’ensemble des espèces puissent reprendre leurs droits dans la ville.
Cette délibération est importante. Cette réflexion sur un autre rapport au végétal et à la condition animale, et donc aussi aux oiseaux dans la ville, aura besoin d’être nourrie des travaux des chercheurs et des associations qui, concrètement, sur le terrain, observent, analysent, interpellent et sensibilisent. J’espère que nous voterons tous cette délibération.
Je vous remercie.